Le monde d'après : Chapitre 4
Comment mieux orienter nos choix ?
Antoine Perret | 26 mai 2020
Infographie

Les 20 dernières années ont permis une diffusion massive des notions financières, que ce soit dans les études supérieures et les entreprises. Comptabilité analytique et le ROI sont devenus l’alpha et l’oméga de la prise de décision. Pourtant ils présentent quelques lacunes et doivent être complétés selon 3 axes :
1. Valoriser les risques pour mieux les réduire
Automobile, santé, habitation, nous avons de nombreuses assurances qui nous protègent d’évènements rares mais extrêmement pénalisants. 600€ de prime d’assurance automobile nous paraît élevé. Mais si on le compare au cout de remplacement de 2 voitures à 30 000 € parties à la casse dans un accident, celui de l’assurance devient très relatif.
Évaluer l’impact financier et organisationnel d’un manque (blocage d’un fournisseur, perte une ressource clé, restriction de déplacement) pousse à mieux traiter le problème. Il en découle une recherche d’alternatives qui diminuent à la fois le risque et ses impacts.
En septembre 2011, la défaillance de son unique fournisseur de vis a empêché PSA de produire 45 000 véhicules en 1 mois. Cela permet de relativiser le cout de gestion d’une double source.
Évaluer l’impact financier et organisationnel d’un manque (blocage d’un fournisseur, perte une ressource clé, restriction de déplacement) pousse à mieux traiter le problème. Il en découle une recherche d’alternatives qui diminuent à la fois le risque et ses impacts.
En septembre 2011, la défaillance de son unique fournisseur de vis a empêché PSA de produire 45 000 véhicules en 1 mois. Cela permet de relativiser le cout de gestion d’une double source.
2. Anticiper la flexibilité pour augmenter la résilience
Dans l’urgence, on dispose rarement du temps pour réaliser une comparaison poussée entre plusieurs options. Et les options les plus pertinentes demandent un délai de préparation qui n’est plus disponible.
Un excellent outil tactique permettant un ajustement de l’activité et un alignement des fonctions de l’entreprise est le Processus Industriel et Commercial (PIC ou S&OP). Il examine différentes d’entrée concernant la demande, et différentes options d’ajustement de l’offre.
L’approche multi-scénario met en lumière les besoins de flexibilité, que ce soit sur les volumes de production ou l’offre client. En poussant à définir les leviers disponibles et les horizons de décision il permet de définir la granulométrie juste nécessaire des prévisions.
Comme il regroupe l’ensemble des services, il permet de se poser les questions tactiques dimensionnant l’activité : quand lancer un nouveau produit, planifier les travaux de maintenance, décider des embauches sur les ressources clé ?
La répétition mensuelle permet d’apprendre de ses erreurs et de réduire les délais de décision en anticipant.
Combien faut-il de temps pour identifier et valider un sous-traitant (quelques mois) devient combien de temps faut-il pour l’activer (quelques semaines) ?
3. Intégrer une comptabilité carbone pour préparer l'avenir
On l’abordait dans les chapitres précédents, les enjeux climatiques se doublent de contraintes à venir sur notre approvisionnement en pétrole. Voulu ou subi, nous devront réduire notre dépendance au CO2. Mais on ne peut pas améliorer ce que l’on ne mesure pas.
La comptabilité carbone complète l’axe financier dans la prise de décision. Si dans la plupart des cas, réduction de consommation d’énergie va de pair avec réduction d’émission de gas à effet de serre (GES), la vraie différence s’observe dans la comparaison de 2 alternatives.
Un trajet Paris Marseille en billet flexible coute 160€ en TGV 1ère classe contre 162 € avec la navette Air France. Pas d’écart de cout significatif. Mais si l’on regarde l’impact en C02 par passager, on a 2,4 Kg de CO2 vs 207 Kg. Un rapport de 1 à 85 ! Bien que l’on utilise mieux son temps dans le train, on peut argumenter que l’avion nous amène légèrement plus vite à destination, mais pas 85 fois !
Vélo électrique vs voiture essence, produits locaux de saison vs imports, production en Europe vs import asiatique, les mêmes écarts de 1 à 100 se retrouvent là où la différence de prix est souvent de moins de 20%.
Derrière l’indice CO2, se cache donc aussi la sensibilité à la variation du cout, qui passera par le renchérissement des combustibles ou par la mise en place d’une taxe carbone. Travailler à la réduction de son impact CO2, c’est préparer la résilience de son entreprise.
Priorisez vos investissements selon 3 axes : réduire les risques, augmenter votre flexibilité et réduire l’impact carbone !
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