Le monde d'après : Chapitre 6
Comment rendre nos organisations plus durables ?
Antoine Perret | 9 juin 2020
Infographie
Ça y est, on est reparti. Les restaurants réouvrent, il faut écouler au plus vite les stocks de voitures et relancer les lignes aériennes ! On va tout rattraper et ce sera bientôt comme avant ! Vraiment ?
Les prochaines vagues vont amplifier les tendances déjà à l’œuvre
En leur temps, les chocs pétroliers avaient mis fin au déploiement international du concorde. Mais c’est la hausse du pétrole du début des années 2000 l’achevé. Pour la première fois de notre histoire, les temps de trajets se sont allongés. On ne peut plus faire Paris-New-York en 3h.
Après des décennies de croissance facilité par le développement des voies rapides et autoroutes, l’utilisation de l’automobile baisse drastiquement dans le centre des grandes villes devant l’impossibilité d’absorber toujours plus de flux.
Quête de croissance infinie dans un monde fini, nous avons touché les limites du modèle. Ce n’est pas un effondrement complet, mais nous sommes descendus d’une marche que nous ne remonterons pas. Crise sanitaire, puis crise économique et enfin crise climatique, l’industrie des transports carbonés ne reviendra pas aux niveaux d’avant. Nos besoins primaires n’ont pas changé et devront toujours être satisfaits, mais avec moins d’excès en termes de transport.
Certes l’État va investir massivement dans Renault pour lui permettre de survivre, mais la course aux volumes est terminée, et Renault va diminuer en taille. Même chose pour AirFrance-KLM ou Lufthansa qui vont élaguer des liaisons et durablement utiliser des avions plus petits. Les porte-étendards de la flotte, A380, 747 et A340 volent vers des aéroports de stockage dans le sud de l’Europe et ne reviendront pas en service.
Après des décennies de croissance facilité par le développement des voies rapides et autoroutes, l’utilisation de l’automobile baisse drastiquement dans le centre des grandes villes devant l’impossibilité d’absorber toujours plus de flux.
Quête de croissance infinie dans un monde fini, nous avons touché les limites du modèle. Ce n’est pas un effondrement complet, mais nous sommes descendus d’une marche que nous ne remonterons pas. Crise sanitaire, puis crise économique et enfin crise climatique, l’industrie des transports carbonés ne reviendra pas aux niveaux d’avant. Nos besoins primaires n’ont pas changé et devront toujours être satisfaits, mais avec moins d’excès en termes de transport.
Certes l’État va investir massivement dans Renault pour lui permettre de survivre, mais la course aux volumes est terminée, et Renault va diminuer en taille. Même chose pour AirFrance-KLM ou Lufthansa qui vont élaguer des liaisons et durablement utiliser des avions plus petits. Les porte-étendards de la flotte, A380, 747 et A340 volent vers des aéroports de stockage dans le sud de l’Europe et ne reviendront pas en service.
Les besoins de flexibilité vont accélérer la digitalisation agile
Dans un contexte de contraction économique, seules les entreprises les plus agiles tireront leur épingle du jeu. Une partie des réponses se trouve dans la digitalisation.
Intelligence artificielle et machine learning prendront de plus en plus de place en re-paramétrant rapidement les supply-chains pour adapter à grande échelle commandes et positionnement des stocks aux événements.
Cœur de la tactique, le Processus Industriel et Commercial (S&OP) va devenir encore plus central et s’élargira à toutes les fonctions pour coordonner de l’alignement de l’entreprise pour ajuster les capacités, mais aussi les embauches, les projets, et promouvoir les bons produits au bon moment.
Enfin pour ceux qui le peuvent, le télétravail restera la norme une partie de la semaine, ce qui nécessitera d’accélérer la dématérialisation des processus basés sur la coordination.
Au final, les différentes facettes de la digitalisation permettront aux entreprises de continuer à fonctionner efficacement en décentralisant le lieu de décision.
Intelligence artificielle et machine learning prendront de plus en plus de place en re-paramétrant rapidement les supply-chains pour adapter à grande échelle commandes et positionnement des stocks aux événements.
Cœur de la tactique, le Processus Industriel et Commercial (S&OP) va devenir encore plus central et s’élargira à toutes les fonctions pour coordonner de l’alignement de l’entreprise pour ajuster les capacités, mais aussi les embauches, les projets, et promouvoir les bons produits au bon moment.
Enfin pour ceux qui le peuvent, le télétravail restera la norme une partie de la semaine, ce qui nécessitera d’accélérer la dématérialisation des processus basés sur la coordination.
Au final, les différentes facettes de la digitalisation permettront aux entreprises de continuer à fonctionner efficacement en décentralisant le lieu de décision.
La durabilité passera par la conciliation des 3P: People, Planet, Profit
Le monde d’après ne sera pas radicalement différent de celui d’avant. Mais il comporte une part de changements qu’il faut accepter.
L’épisode du Covid-19 nous aura fait passer par toutes les étapes descendantes de la courbe de deuil (choc, déni, colère, peur et tristesse). Mais nous sommes repartis dans la phase ascendante : acceptation de la situation, expérimentation et décision.
Même si le choc est plus diffus, le même chemin est à faire sur la conciliation des 3 axes du développement durable: People, Plant, Profit.
Pendant le confinement, on a temporairement privilégié l’humain à la rentabilité économique. Et on a eu un impact positif inattendu sur la planète. Or les jeunes générations ont largement développé une conscience environnementale et une priorité à leur développement personnel. La crise économique à venir, en freinant leur accès au monde du travail va amplifier la remise en cause de leur rapport à l’entreprise.
Nombre de jeunes diplômés se détournent des grandes entreprises, de leurs lourdeurs et de l’écart entre les discours et les pratiques. En leur proposant un cadre propice à leurs aspirations et qui réponde aux enjeux environnementaux, l’impact inattendu est que vous anticiperez les aspirations et rendrez votre entreprise plus résiliente. Et par conséquent plus profitable à long terme.
L’épisode du Covid-19 nous aura fait passer par toutes les étapes descendantes de la courbe de deuil (choc, déni, colère, peur et tristesse). Mais nous sommes repartis dans la phase ascendante : acceptation de la situation, expérimentation et décision.
Même si le choc est plus diffus, le même chemin est à faire sur la conciliation des 3 axes du développement durable: People, Plant, Profit.
Pendant le confinement, on a temporairement privilégié l’humain à la rentabilité économique. Et on a eu un impact positif inattendu sur la planète. Or les jeunes générations ont largement développé une conscience environnementale et une priorité à leur développement personnel. La crise économique à venir, en freinant leur accès au monde du travail va amplifier la remise en cause de leur rapport à l’entreprise.
Nombre de jeunes diplômés se détournent des grandes entreprises, de leurs lourdeurs et de l’écart entre les discours et les pratiques. En leur proposant un cadre propice à leurs aspirations et qui réponde aux enjeux environnementaux, l’impact inattendu est que vous anticiperez les aspirations et rendrez votre entreprise plus résiliente. Et par conséquent plus profitable à long terme.
Le monde d’après ne sera pas radicalement différent… surtout pour ceux qui anticiperont les changements et seront capables de les absorber !
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