Le monde d'après : Chapitre 1
Que savons-nous aujourd’hui que nous ne savions pas hier ?
Antoine Perret | 04 mai 2020
Infographie
1. Un virus invisible peut nous cloitrer à la maison
Sans remonter à la grande peste où à la mal nommée grippe espagnole (seule la presse espagnole qui n’était pas censurée par la guerre en avait parlé), rien que ces 20 dernières années nous avons vu passer le H5N1, le SRAS, le MERS et maintenant le Covid19 à quelques heures d’avion…
2. Notre économie est fragile
Idem, chocs pétroliers de 74 et 79, enchainement de crises monétaires de début 90, crise de la bulle internet en 2001 et la crise des subprimes en 2008… Mettez un rappel tous les 10 ans dans votre calendrier.
3. La myopie financière combinée au laisser faire du marché nous ont fait abandonner notre indépendance stratégique.
Hier une minorité s’inquiétait que l’État ait laissé vendre les turbines Alstom qui sont au cœur de notre production d’électricité et de notre dissuasion nucléaire aux américains, dont on redécouvre qu’ils n’hésitent pas à jouer de leurs moyens de pression.
Et aujourd’hui nous redécouvrons qu’il est utile d’avoir à la fois un minimum de stocks et des surcapacités pour pouvoir produire en masse des produits aussi basiques et peu chers que des masques en papier indépendamment de la Chine.
4. Nos supply-chain sont parfois étendues à l’absurde
Il serait facile de remonter au résultat de la campagne de Russie d’un Napoléon trop loin de ses bases. Mais évoquons simplement l’industrie de camion qui avait troqué ses fournisseurs européens contre des indiens 10% moins chers. Ces derniers avaient trouvé d’autres clients locaux pendant notre « pause » occidentale de 2009, en conséquence le redémarrage de 2011 fut chaotique et sa gestion effaça en quelques semaines de pont aérien des années d’économies prévues.
5. Ce qui a soi-disant peu de valeur ajoutée est souvent primordial
La production agricole pèse 3,5% de notre PIB. Avec un poids si faible, étonnant que personne n’ait suggéré de la sous-traiter intégralement à l’étranger pour se débarrasser de si peu rentables agriculteurs…
Et pourtant où en serions-nous si la crise actuelle avait débouché sur une réelle rupture d’approvisionnement en nourriture ? A la télé, on n’aurait pas regardé Netflix, mais des voitures en flamme devant les supermarchés pillés….
Nombre d'éléments sont déjà connus. Alors chiche, on profite de cette crise « inattendue » pour se préparer à résister à la prochaine ?
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