Notre extrait logistique du programme The Shift Project
Notre Extrait logistique du programme The Shift Project
Clément Violay | 15 février 2022
L’industrie représente environ 20 % des émissions françaises de gaz à effet de serre.
Si les conséquences désastreuses du réchauffement climatique ne sont plus à démontrer, la décarbonation de l’industrie répondrait aussi à une deuxième contrainte, celle de l’énergie. En effet, 85% de l’énergie consommée au niveau mondial est à base d’hydrocarbures.
L’énergie étant la pierre angulaire du développement de notre société, le risque de voir l’approvisionnement en pétrole se contracter en Europe est un des enjeux majeurs auquel nous devrons répondre. Pour ce faire, le Think Tank « The Shift Project », œuvre depuis 2010 « en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone ». Dans ses multiples rapports, elle vise, à travers un grand « Plan de transformation de l’économie française » (PTEF), à « proposer des solutions pragmatiques pour décarboner l’économie, secteur par secteur, en favorisant la résilience et l’emploi ».
Découvrons ensemble les leviers envisagés et envisageables pour agir sur notre industrie, avec un focus sur le transport de marchandises, afin d’atteindre l’objectif annoncé de -80% d’émission carbonée à 2050
Introduction
L’industrie représente environ 20 % des émissions françaises de gaz à effet de serre.
Si les conséquences désastreuses du réchauffement climatique ne sont plus à démontrer, la décarbonation de l’industrie répondrait aussi à une deuxième contrainte, celle de l’énergie. En effet, 85% de l’énergie consommée au niveau mondial est à base d’hydrocarbures.
L’énergie étant la pierre angulaire du développement de notre société, le risque de voir l’approvisionnement en pétrole se contracter en Europe est un des enjeux majeurs auquel nous devrons répondre. Pour ce faire, le Think Tank « The Shift Project », œuvre depuis 2010 « en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone ». Dans ses multiples rapports, elle vise, à travers un grand « Plan de transformation de l’économie française » (PTEF), à « proposer des solutions pragmatiques pour décarboner l’économie, secteur par secteur, en favorisant la résilience et l’emploi ».
Découvrons ensemble les leviers envisagés et envisageables pour agir sur notre industrie, avec un focus sur le transport de marchandises, afin d’atteindre l’objectif annoncé de -80% d’émission carbonée à 2050.
1. Les 3 Leviers d'actions
Tout d’abord, il est important de comprendre que cet objectif passera par la combinaison de trois types de leviers d’actions : Le progrès continu, la rupture technologique et la sobriété.
Premièrement, les leviers de progrès continu qui permettraient d’assurer 40% de l’effort décarbonation. Les moyens les plus connus pour mettre en marche ce levier sont les démarches d’efficacité énergétique, les optimisations des processus existants ou bien le recyclage et la réutilisation des déchets et rebus. Ce levier demande un effort individuel certain, que cela soit pour implémenter de nouvelles politiques d’entreprise, comme appeler à la bonne volonté de chacun pour respecter les nouvelles bonnes pratiques.
Sur une sphère nettement plus technique, le levier de rupture technologique repose sur le développement de toutes nouvelles solutions, pouvant potentiellement nous permettre de parcourir 40% du chemin pour décarboner l’industrie. Par exemple, vous avez sans doute déjà entendu parler du recours à l’hydrogène par électrolyse, produisant une quantité d’énergie dont le potentiel est de remplacer une part des hydrocarbures. Le nombre de solutions développées est tout aussi varié qu’intéressant et laisse prévoir de vraies révolutions dans tous les secteurs de l’industrie. En revanche, de tels développements appellent souvent de gros financements, sur des temps parfois longs.
Enfin, la sobriété est le dernier type de levier d’action à actionner afin de décarboner l’industrie. Nous pouvons alors penser à des actions concrètes, comme repenser les emballages des produits fabriqués, réadapter les équipements manufacturiers en fonction des nouveaux moyens de production ou même remettre en cause nos modes de consommation personnels. Réussir à implémenter et pérenniser ce type d’actions complèteraient alors les 20% restants pour atteindre l’objectif des -80% d’émissions carbonées.
En revanche, le Shift Project souligne le fait que le levier d’action de rupture technologique est un réel pari sur l’avenir. Comme pour tous les paris, le risque d’échec est un facteur à prendre en compte. Un tel échec impliquerait alors le besoin de recourir à une sobriété encore plus intense et d’avantage d’effort de progrès continu. Pouvoir suivre le développement et l’implémentation de tous ces leviers apparait donc crucial pour réaligner la trajectoire prise avec une trajectoire cohérente avec l’objectif.
2. Décarboner les industries lourdes et manufacturières
Le secteur industriel représente 21% des émissions de Gaz à effet de serre françaises. Même si l’industrie lourde est porteuse de la majorité de ces émissions, ses demandes directes sont issues de l’industrie manufacturière, qui doit donc, elle aussi, travailler sur des solutions de transition.
Le rapport « Décarboner l’industrie sans la saborder » du Shift Project propose plusieurs loupes sur leur plan d’action concernant des secteurs industriels majeurs ou en passe de le devenir. Par exemple, après avoir dimensionné et structuré la filière, le Plan de Transition pour l’Economie Française, propose de relocaliser à 100% la production de batteries en France, filière pourtant hautement dépendante des pays asiatiques aujourd’hui. Ces changements seront portés par un renouvellement de la stratégie d’approvisionnements et une relocalisation de la production, à travers une transition en progrès continu. Ceux-ci pourront peut-être inspirer d’autres secteurs, qui voudront à leurs tours rendre leurs propre systèmes plus durables et résilients.
Pour aller plus loin dans la décarbonation, des projets tels que les « Carbon Capture and Storage » (CCS) permettraient aux industries de capter une partie de leurs émissions et, possiblement, de la réutiliser. Cette rupture technologique pourrait permettre aux usines qui l’installeront de devenir des sortes d’écosystème tout en réduisant leur empreinte extérieure.
3. Le Fret
Le transport de marchandises est au cœur du PTEF. Au-delà d’être au centre de toutes les phases de l’industrie, il est le poste d’émission de gaz à effet de serre le plus important et l’un des rares dont les émissions n’ont pas baissé depuis 1990. A lui seul, il compte pour près de 10% des émissions françaises de Gaz à effet de serre. Lorsque l’on sait que le mode de fret Route représente 88,5% de parts modales du secteur et que celui-ci est dépendant à 99% d’énergies fossiles, nous retrouvons bien la double contrainte carbone explicitée plus tôt.
L’un des leviers de progrès continu à développer est celui du taux de remplissage. Déjà observé à des fins plus financières qu’écologiques, le taux de remplissage est un indicateur dont les résultats sont encore trop faibles. Cette notion de taux de remplissage est d’ailleurs complexe car elle inclut la notion de remplissage des colis, comme nous l’avons déjà abordé dans notre article, co-rédigé avec la société Savoye : « Optimiser ses colis pour réduire l’impact environnemental de sa supply chain » mais aussi d’optimisation du remplissage des véhicules sur leurs trajets. En effet, encore 20% des véhicules.km sont parcourus à vide en France. La flexibilité demandée aux transporteurs, cause de la fabrication à flux tendu, ainsi que certains déséquilibres dans les flux de marchandises sont autant de raisons de certains voyages à vide. Une plus grande flexibilité de distribution, une mutualisation des flux de marchandises ainsi qu’un plus grand contrôle des chargements sont certaines des actions préconisées par le Shift Project. Sur les simples trajets de « Dernier Kilomètre », coupables de 11% des émissions du fret, de telles actions engendreraient une baisse de près d’un quart des distances parcourues.
Découvrer notre article co-rédigé avec la société Savoye
Optimiser ses colis pour réduire l'impact environnemental de sa Supply Chain
L’un des leviers de sobriété que l’on peut activer est celui du report modal du transport ou plus généralement qualifié de transport multimodal. Loin d’être le plus efficace énergétiquement ou le plus propre, la route est encore largement le mode le plus utilisé. Un train de marchandises transportera, par exemple, l’équivalent de quarante camions de type 40t, consommera plus de deux fois moins d’énergie et émettra onze fois moins de Gaz à effet de serre. Le fret maritime apparait aussi comme un concurrent sérieux dans l’optique d’un fret plus libre du carbone. D’un point de vue économique, le fret routier engendre trois à quatre fois plus de coûts externes que le ferroviaire.
La transformation des modes de transport de marchandises serait un bouleversement pour les politiques Supply Chain des entreprises. Les temps de transit plus longs et les plus gros volumes transportés peuvent être l’occasion de réviser ses choix en matière d’approvisionnements et de distribution. Cependant, dans le cas du transport ferroviaire, la nécessité d’infrastructures lourdes et la limite de répartition des sillons (créneaux de circulation) sont des freins. De même, le dérèglement climatique commence à avoir un impact significatif sur la navigabilité de certaines voies fluviales, en particulier le Rhin, et limite son exploitation continue sur l’année.
Toujours dans un esprit de sobriété, plus spécifiquement, à l’échelle individuelle, une consommation plus locale baisserait d’environ 60% des t.km induits par les produits agricoles.
Enfin, les ruptures technologiques en matière de génération ou de stockage d’énergie, indispensables aux véhicules électriques, sont des portes de sortie de la dépendance énergétique du monde du transport. En revanche, dans le domaine du fret, celles sont souvent portées par des solutions demandant un effort d’investissement sur le temps long.
En conclusion
Les rapports rédigés par The Shift Project proposent une vision éclairée sur une grande variété de secteurs, à des échelles allant de l’utilisation quotidienne à des décisions gouvernementales. Nous avons donc vu que plusieurs leviers d’améliorations sont envisageables afin de répondre aux grands défis climatiques et énergétiques, et ce sur tous les secteurs d’activité. Que cela soit en rationnalisant son mode de consommation ou bien en révolutionnant la stratégie de son entreprise, notre conviction est qu’il est possible, dès demain, d’apporter des éléments de réponse au grand défi qu’est la décarbonation. Aujourd’hui, nous proposons donc au travers de nos missions d’expertise et de transformation de vos organisations supply chain d’introduire la dimension environnementale en nous appuyant sur des solutions éprouvées et réalistes.
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