Optimiser ses colis pour réduire l’impact environnemental de sa supply chain

Antoine Perret  |  10 janvier 2021

La logistique est le système sanguin de notre économie. Sans elle, pas de lien entre les producteurs et les consommateurs, donc plus d’industrie ni de commerce.

Or la gravité des conséquences du changement climatique nous impose dès aujourd’hui plus d’être économe en ressources. La logistique restera essentielle, mais elle doit s’adapter dès aujourd’hui en réduisant au plus vite ses impacts.

En matière de Gaz à Effet de Serre (GES), les principaux enjeux sont liés aux transports routiers et aériens. Mais qu’il s’agisse de la localisation des usines versus celle des clients, ou de la disponibilité d’alternatives de transport bas carbone, les évolutions prendront des années.

A l’opposé, des leviers internes sont disponibles dès aujourd’hui : ils sont liés à la préparation de commande en optimisant l’utilisation des emballages. Voyons ensemble l’impact concret à travers la mise en œuvre chez un distributeur, client de Savoye.

La situation initiale

Une plateforme de distribution de quincaillerie, outillage et fournitures industrielles d’, localisée en France et livrant plus de 120000 références en direct ou via ses agences à une clientèle professionnelle:

  • Gérant 3000 commandes / jour
  • Expédiant en moyenne 3800 colis par jour
  • Utilisant 5 formats de cartons classiques RSC (caisses américaines) différents, formés et fermés manuellement
  • Avec un taux de remplissage des cartons de 43%
    • soit 69m3 de vide expédié quotidiennement

Le projet : la mise en œuvre d’un WMS de dernière génération et de trois lignes d’emballage, combinant formeuses PAC600 et machines de fermetures Jivaro de Savoye.

Supprimer, réduire, recycler : le bon ordre de l’optimisation !

Supprimer : 

Le colis qui a le moins d’impact… est celui que l’on n’a pas envoyé !

Le délai client défini dans la politique de service peut permettre de ne pas envoyer de livraison partielle, ou de regrouper les commandes de la journée voire de plusieurs jours. L’utilisation de solutions WMS (Warehouse Management System) évoluées permet de regrouper des commandes passées en plusieurs fois dans un seul colis.

Et les fonctions d’imbrications des articles jouent un Tétris optimisé utilisant les creux des articles commandés (comme livrer les ramettes de papier dans la corbeille à papier…). Enfin, le WMS choisit parmi plusieurs formats le carton le plus adapté pour la commande regroupée.

On peut ainsi supprimer 20 % des colis envoyés, soit 120 tonnes de cartons et 100 tonnes de CO2 par an.

Réduire :

Pour des questions d’optimisation des achats et de mise à disposition au poste, il n’est pas possible de multiplier à l’infini les formats de carton disponibles. Ou plutôt si, c’est possible en ajustant la hauteur de chaque carton.

Grace aux machines de fermeture automatisées de type Jivaro, la hauteur du carton est précisément ajustée au contenu.

Trois avantages :

  • L’optimisation du type de carton, en utilisant des caisses PAC 600 à base de ceinture et double coiffe, diminue de 10% la surface de carton nécessaire par rapport aux caisses américaines (de 2745 à 2439 m² par jour). Au bout d’un an, cela représente 35 tonnes de CO2.
  • Alors que le taux de remplissage initial était dans notre cas de 43% (ce qui correspond au taux moyen de remplissage constaté dans le e-commerce), l’ajustement fin de la hauteur monte ce taux à 78% et permet de supprimer le besoin de calage. Soit un gain supplémentaire de 700 kg de papier par jour. Ce qui équivaut à 66 tonnes de CO2 par an.
  • Enfin avec près de 60 m3 c’est le volume d’une remorque de camion qui est économisée chaque jour. En prenant l’hypothèse d’un trajet à 100 km AR pour rejoindre le hub d’expédition, c’est 30 000 km de camion évités par an soit 39 tonnes de CO2.

Recycler :

Cela paraît évident. C’est d’ailleurs ce que presque tout le monde fait en pensant avoir réglé le problème grâce au recyclage. A tort…

Les retours, les rejets et les matières dérivées des activités de conception de transport et de distribution de la marchandise, étaient, la plupart du temps, éliminés ou ignorés. Les impacts environnementaux et les problèmes liés à la protection de l’environnement ainsi générés ont incité les entreprises à changer de comportement. De fait, la capacité à prendre en charge la gestion des retours de marchandises et à gérer le recyclage de celles-ci est devenu un vrai enjeu industriel et sociétal.

Le recyclage des marchandises usagées et, plus généralement, les retours des produits en fin de vie présentent des enjeux forts pour les entreprises :

  • Réduire les coûts de fabrication liés à l’achat de matière via la réutilisation des matériaux en bon état de marche pour les réinjecter dans la production des lots suivants et ainsi, réduire la consommation d’énergie.
  • Adresser de nouveaux marchés grâce aux produits reconditionnés issus de marchandise en fin de vie, à qui l’on redonne de la valeur à moindre coût.

Si l’on prend en compte d’autres paramètres comme l’utilisation des sols, on peut conclure à un match nul entre le carton vierge et recyclé. Ce qui renforce l’intérêt de limiter en amont l’utilisation de carton.

Au final, ce sont plus de 140 T de CO2 économisées chaque année uniquement grâce aux 3 lignes d’emballage mises en oeuvre. Cela correspond au CO2 émis pour faire 18 fois le tour de la terre en voiture.

Les 3 cercles du développement durable : concilier l’environnement avec l’humain et l’économique.

Le développement Durable passe par la réconciliation des 3P : Profit, People et Planet

Au-delà des aspects environnementaux, la réduction des consommations se retrouve du point de vue économique. Grâce aux gains sur la surface de carton achetée et sur l’efficacité de la main-d’œuvre, le retour sur investissement de lignes d’emballage combinant machines PAC600 et Jivaro est de l’ordre de 3 ans tandis que ces machines sont prévues pour durer plus d’une décennie, avec un nombre de pièces d’usure extrêmement réduit.

Si on se projette avec une taxe carbone à 120 € la tonne de CO2 (valeur actuelle en Suède), le gain économique lié aux émissions de GES de 170 K€ sur 10 ans.

 

Tout aussi important, la perception client. Le sur-conditionnement n’a pas de valeur ajoutée de son point de vue.

Pire alors que 53 % des clients de la vente en ligne déclarent prendre en compte l’aspect environnemental dans leurs achats, recevoir des colis à moitié vide ou remplis de calage donne une vision négative à la réception. C’est d’autant plus le cas pour les professionnels qui doivent de surcroit payer un cout d’enlèvement proportionnel à leurs volumes de déchets.

Conclusion

Plus que le recyclage, c’est l’optimisation des procédés qui permet le meilleur gain économique et environnemental en réduisant à la source le volume d’emballage et le volume à transporter.

 

Pour plus d’information sur l’optimisation de votre logistique, n’hésitez pas à contacter les équipes de SAVOYE ou de MACS.

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